Lettre à nos soldats
par Frédérick Masson
D'ici quelques jours, vous serez plus de 1 600 à fouler le sable blanc de l'Afghanistan. Sous le soleil de plomb de Kandahar, vous veillerez à poursuivre le travail des troupes canadiennes amorcé en 2002, et ce, au péril de votre vie.
Ces quelques mots, ils s'adressent à vous, fiers soldats de Valcartier. Vous, hommes et femmes, qui passerez pour la très grande majorité les six prochains mois à dormir d'un seul œil, prêts à bondir au moindre sifflement suspect. Qui devrez vous méfier de ce qui vous entoure à tout moment de la journée. Qui aurez à faire fi des tempêtes de sable dont pourraient profiter l'ennemi pour attaquer. Mais surtout, qui retiendrez votre souffle à chaque fois que vous poserez au sol un de vos pieds.
Pour plusieurs d'entre vous, cette participation à l'opération ATHENA s'avère l'aboutissement d'un long processus. Le jour tant attendu où, après un entraînement long et rigoureux, vous aurez la chance de prouver au monde entier ce que vous avez dans le ventre.
La seule image de votre embarquement suffisait pourtant amplement. Car bien peu nombreux sont les Canadiens qui accepteraient de grimper à bord d'un avion sans avoir la pleine certitude d'un éventuel retour. En saluant pour la dernière fois familles et amis, il ne fait aucun doute que vous avez eu une petite pensée pour vos 112 confrères qui, jusqu'ici, sont rentrés au pays recouverts d'un drapeau unifolié. Courage et détermination ont toutefois eu le dessus, asséchant vos larmes dans l'espoir de participer à quelque chose de grand.
Au lendemain d'une entrevue accordée au réseau américain CNN par le Premier ministre Stephen Harper, au cours de laquelle ce dernier a qualifié d'impossible la victoire face aux forces étrangères afghanes, vous vous envolez tout de même dans le but de représenter au meilleur de vos connaissances et de vos habiletés l'uniforme de notre pays. Franchement, bravo! Car il n'est pas donné à tous de garder la tête froide et de sacrifier autant afin de participer à une mission qui a pour but de faire résonner, dans un pays qui n'est pas le sien, les quatre lettres du mot PAIX.
De ce côté-ci de l'Atlantique, rares sont ceux qui réalisent, mais surtout, qui comprennent la grandeur du moment que vous vivez présentement. Pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Ils sont beaucoup trop préoccupés à savoir si Bob Gainey arrivera à soutirer assez de ses joueurs pour mener le Club de hockey Canadien en séries…
À bientôt, et surtout, revenez tous!
Merci à cet auteur qui par ses mots transmet une facette de ma vie et celle des autres...
Vanmay , insulaire ,Charlot et les autre je vous porte dans mes prières et dans mon coeur!!!Courage , ils reviendront tout bronzé!!!
1 commentaire:
J'aime ce texte. C'est pour celà d'ailleurs que je vous l'ai posté.
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